Saint Avit priez pour nous pauvres golfeurs.
Le 17 mai dernier le Golf de Saint AVIT nous recevait à l’occasion de la 4ème levée du GEDA CHAMPIONSHIP.
Connaissez-vous ce saint qui a donné son nom à l’endroit.
Personnage peu commun ce Saint AVIT. Après avoir guerroyé maladroitement, notre ami fut embastillé par CLOVIS. Doté d’une gueule infernale, et habillé d’un gilet jaune, on préféra le libérer plutôt que de le décapiter. Les gilets jaunes bénéficiaient-ils déjà d’un statut particulier ?
Devenu moine, curieux destin pour un mec pareil, Il vint s’installer dans ce petit coin des Landes auquel il donna son nom. Solitaire, il posa ses bagages dans une ferme monastique dont on dit qu’elle est devenue quelques années plus tard le Club House que vous connaissez.
Je n’ai pas encore touché à mon joint, ni bu une goutte d’Armagnac : Ce que je vous dis là n’est que pure vérité.
Les années sont passées, mais l’endroit a toujours quelque chose de monastique.
Vous arrivez de Bordeaux sous une pluie battante, en espérant boire un café chaud. Vous ouvrez la porte et vous entrez dans un presbytère ou une sacristie. Pas âme qui vive. Vous faites quelques pas vers une machine à sous qui vous palpera 1.50€ avant de vous servir un café. Un peu plus loin le responsable des lieux vous confiera votre carte de score après avoir perçu l’obole d’usage.
Quatre heures plus tard, trempé jusqu’aux os, vous irez vers le bar histoire de remettre le facteur sur le vélo.
Plus de bar, plus de bière, quelle tristesse. Saint AVIT qu’est qu’on t’a fait pour que tu nous traites ainsi ?
Regarde-nous, pauvres mortels, en train de dépérir sous tes yeux.
Nous savions que le restaurant serait fermé pour cause de travaux, mais on nous avait promis un bar open. Saint AVIT, tu ne le sais peut-être pas, mais pour nous, GEDAÏS, le bar c’est sacré c’est un peu notre église.
Le directeur plutôt sympa et complètement navré de la situation, s’engage à nous accueillir dignement lors de notre prochaine venue.
Si la sacristie et la météo, n’engendrent pas la bonne humeur, le parcours, sait nous recevoir. Un bien bel endroit qui vous réserve des coups à l’envers.
On démarre tendrement. Deux trous qui vous mettent en canne, puis l’affaire se complique. Un par 4 « piègeux » pour les distraits, suivi d’un par 5 où l’aventure commence vraiment.
Ca monte ça descend, ça tourne les trous se suivent sans jamais se ressembler.
L’archi du truc a su tirer le meilleur profit de la topographie. Tout s’enchaîne à merveille. Ce par 4 dont le numéro m’échappe avec le green en contre bas façon précipice. Il n’a pas dû falloir de pelleteuse pour le construire, c’est dame nature qui nous l’a offert ainsi.
Au 18 vous avez rendez vous avec le Tourmalet. Vous drivez dans un mur, puis vous grimpez, vous rampez jusqu’à épuisement. Les deux bunkers protégeant le green enterreront vos dernières illusions.
En remisant votre putter dans le sac avant de quitter les lieux, vous vous direz, ici c’est magique, j’en ai chié grave mais j’ai pris mon pied.
En suivant on plie les gaules pour rejoindre un endroit que je vous recommande. La brasserie des tennis du parc des sports de Mt de Marsan.
Non pas que la cuisine face de l’ombre à celle de Michel GUERARD qui n’officie pas loin, mais ici on est super bien reçu par un couple hyper sympa.
Pas de problème pour lâcher les chevaux. Ca va tomber dru, du GEDA dans le texte mais en lettres majuscules tant l’ambiance est au zénith. Un vrai match à l’ancienne, on est trop trop bien.
Je regarde mon portable, Saint AVIT vient de m’envoyer un SMS « j’ai envie de pleurer en vous voyant, ça me rappelle mes jeunes années quand avec mes frères moines on tirait sur la burette en poussant des paillardes sans retenues. Profitez mes amis, profitez-en bien, carpe diem »
Quand nous quitterons les lieux, les propriétaires mettront un écriteau sur la porte avant de la fermer.
« Ami, passe ton chemin, ici il n’y a plus rien à boire »
Philippe JUNCA.