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Golf d’Arcachon, GEDA, une belle et longue histoire d’amour.
« Allo, bonjour, nous sommes bien au Golf International d’Arcachon ? ici le GEDA. Nous voudrions réserver la date du 8 Octobre 2021 pour venir disputer la 3e manche de notre challenge »
« Le GEDA, oui ça m’interpelle, vous savez, je suis ici depuis quelques jours à peine et je ne peux prendre la responsabilité de vous donner un accord »
« Pourriez-vous me passer le Directeur »
« Impossible il est en réunion »
« Que devons-nous faire ? Il nous faut une réponse rapide »
« En fait je vais tout vous dire, je ne suis pas plus jeune, ici, que notre bon vieux greenkeeper Roger. Vous connaissez Roger ? Vous ne le reconnaitriez plus depuis qu’il a attrapé la varicelle après le désastre provoqué par vos marcassins bien mal élevés. Souvenez vous, il y a 3 ans, des sangliers rouges et noirs avec un curieux logo jaune sur le poitrail avaient dévasté le parcours la veille de votre venue
L’année suivante, le lendemain de votre passage, la Chambre des Notaires enquêtait sur une plainte reçue d’un de ses adhérents qui aurait été supplicié, in situ, par des individus déguisés en GEDAÏS. Nous sommes accusés de ne pas avoir soutenu l’honorable officier d’état civil dans l’adversité.
Lors de votre dernier passage, vous avez organisé un jeu mettant en scène des flamants roses. Il fallait être aussi gonflé que vos bouées pour entreprendre un truc pareil. Résultat, le comité de défense des palmipèdes de La Teste, nous est tombé dessus au motif que les droits d’images qui leur revenait n’avaient pas été réglés. De plus, n’ayant pas demandé l’autorisation de gonfler leurs protégés, ils nous réclament de payer en vos lieux et place l’indemnité qui leur est due.
Vous comprendrez l’hésitation qui est la mienne avant de vous ouvrir à nouveau nos portes. Quand le GEDA passe, ici on s’en souvient »
« Soyez tranquille chère Madame, tout ceci ne se reproduira plus. Depuis ces aventures qui, vous en conviendrez, ont apporté de la bonne humeur dans votre établissement, nous avons acquis une conduite intérieure dont la quiétude, nous évite en permanence des sorties de route préjudiciables à notre image »
« Vos propos, tout emprunts de sagesse, me rassurent, et je mets donc une option pour vous sur le 8 Octobre prochain »
C’est ainsi que le 8 Octobre dernier une cinquantaine de GEDAÏS, ont sagement garé leur voiture sur le parking du golf.
Nos amis ont tout aussi sagement fait la queue au secrétariat pour payer la dime et récupérer leur carte.
« Mon cher, prenez votre temps, je ne voudrais surtout pas passer devant vous, » ce à quoi il lui est répondu, « il n’y a aucun problème, devant relacer ma chaussure, je m’interdis surtout de retarder la file d’attente »
Tant de délicatesses me transportent. Quand on sait qu’à l’habitude le règlement des GF ressemble plus à une gauloiserie où tout le monde s’engueule « J’étais là avant toi… Tu fais chier, c’était mon tour…pas de privilèges pour les Présidents » et j’en passe.
Avouez que l’air de la mer peut avoir des effets surprenants. En suivant chacun regagnera son tee de départ sans observation particulière, du style « et merde, il faut que je marche jusqu’au 13 » ou alors « t’as du bol toi, on voit que t’es Président : tu pars du 1, moi il faut que … »
Les parties se déroulent sans anicroches, on ne voit pas de clubs passer au-dessus de nos têtes, Philippe BIGEARD, ne fracassera pas son sandwedge contre un pin. La nature est au repos, aucun chevreuil ne viendra porter plainte pour coup et blessures volontaires.
Certes, certains pourront égarer leurs balles dans des propriétés voisines. Ils iront se confondre en excuses auprès des habitants, du jamais vu. A l’habitude, le GEDAÏ est moins respectueux de l’étiquette et se fend plutôt d’un « qu’est ce qu’elle fout là cette baraque ! tant pis pour elle, elle avait qu’à se déplacer avant que je joue »
Chacun profitera de cette belle journée ensoleillée dans le calme et la sérénité, multipliant les gestes de bonne conduite, s’ingéniant à respecter ses partenaires, et bien évidemment à marquer sa carte scrupuleusement.
Quel étonnement.
A l’issue de la compet, et à l’heure de se restaurer, chacun regagnera son rond de serviette en toute quiétude ce qui nous étonne encore.
Comme il est d’usage les nouveaux venus pourront se présenter sans être importunés par quelques dissipés.
La remise des prix sera une simple formalité :
Premier en brut : Julian GIRARD qui avec 32 points a joué 4 sous le par..
Premier net : Anne LACOSTE dont le talent a encore parlé :40 points sur sa carte.
Deuxième net : Philippe BUREAU. 38 points. Un nouveau venu promis à un bel avenir.
Troisième net et à une longueur à peine, ma partenaire du jour Hélène COUSTOU.
Avec Didier, on se regarde éberlués, mais qu’est ce qui leur arrive, que se passe t’il donc.
La réponse ne tarda pas à venir.
Un ami du GEDA, célébrité du Bassin, habitué du Golf d’Arcachon, sachant que nous devions regagner du crédit en ces lieux, s’était investi d’une mission qui l’honore. Il avait proposé aux concurrents du jour, sans que nous le sachions, qu’en échange d’une tenue exemplaire tout au long de cette journée il nous recevrait dés que possible sur l’Ile aux Oiseaux pour vivre ensemble quelque chose de mémorable, d’inoubliable, qui dépasserait en intensité GEDAÏENNE tout ce qui avait été fait ou imaginé jusque là.
Ravis de cette initiative les coprésidents ont assurés de leur soutien notre bienfaiteur, en mettant à sa disposition la logistique de l’association.
Sachant que le GEDAÏ a le pied marin, ceux d’entre eux qui possèdent un bateau seront mis à contribution pour convoyer le plus grand nombre de festayres sur les lieux de la fête et bien évidemment les ramener à bon port aussi dignement que possible.
Encore merci à vous tous. Vous nous avez fait découvrir un visage du GEDA qui gagne a être connu même si à la longue cela pourrait devenir lassant.
La bise et à très bientôt.
Philippe JUNCA
Les photos de la remise des prix.
Bravo à vous !.