Merci Patrick
Avec mes amis du bureau nous avons pensé que la meilleure façon de rendre hommage à Patrick était de revisiter aujourd’hui avec vous l’histoire du GEDA que notre ami a largement contribué à écrire.
Je vous regarde, et je sais que nombre d’entre vous n’ont pas connu Patrick. Sachez simplement que sans lui nous ne serions sans doute pas là ensemble aujourd’hui.
Je vais essayer de vous expliquer pour quoi.
En 2006 le Golf de Bordeaux Lac, alors animé par NGF, avait créé un petit club de partenaires auquel Patrick, Didier CASTANET, ma pomme et quelques autres fruits murs appartenaient. Moyennant une cotisation supplémentaire significative nous devenions PARTENAINES DU GOLF DE BX LAC.
En contrepartie, le club s’intéressait à nous en organisant quelques compétitions suivies de repas plutôt sympas.
Nous étions quinze à vingt, souvent livrés à nous-mêmes. C’est ici que nous avons appris à nous connaitre Patrick et moi. J’ai très vite compris que ce mec était différent, qu’il avait sans doute quelque chose de plus, quelque chose d’indéfinissable.
Fin 2008 les affaires se gâtent pour NGF, c’était prévisible.
Fin 2009 nos amis dégagent pour laisser place à Blue Green.
Ayant vite senti que le nouveau gestionnaire ne voudrait pas d’un club d’Entreprise, nous avons décidé, Patrick et moi, de poursuivre l’aventure sans trop savoir comment.
Plus nous avancions ensemble, plus je découvrais un garçon hyper attachant quelque fois compliqué voire déroutant, doté de qualités humaines peu communes. La où d’autres traversent la rue afin d’ignorer la misère, Patrick savait se pencher pour apporter du réconfort, tendre la main.
Sentant le vent tourner nous avions anticipé l’histoire en invitant certain fidèles à se retrouver pour taper la balle et casser la croûte. Tout de suite le truc a pris.
Après avoir lancé un concours d’idées, c’est le travail de Patrick qui sera retenu. L’acronyme GEDA c’est lui qui l’a trouvé à partir des 3 dimensions que nous voulions mettre en évidence : Le Golf, l’Entreprise et l’Aquitaine.
De la même façon c’est, aidé par son épouse, Valérie, qu’il dessinera notre logo.
La première phrase que vous lirez en allant sur le site « Le GEDA, du Golf à l’Entreprise la meilleure trajectoire » c’est lui qui l’a écrite.
Début 2010 on s’est dit qu’il fallait devenir adulte.
Au mois d’Avril nous déposerons ensemble les statuts de notre association.
Il fallait un Président, je m’y suis collé.
Ceux qui l’ont bien connu le savent, Patrick était un mec super gentil, hyper généreux, peut être même trop gentil voire trop généreux. Il en a quelquefois payé le prix.
Il me disait souvent « faut pas que je sois Président, Président, il m’appelait toujours Président on va se faire tondre »
Au début ce n’était pas simple.
Il fallait tout faire avec des bouts de ficelle. Lors des compétitions, on se pelait les cartes de scores à la main car on n’avait pas de ronds pour payer les clubs.
Pendant que je faisais le « con » au micro lui comptait les coups. Souvent il fallait que je fasse le « con » longtemps les cartes étant souvent illisibles.
Il était d’une patience angélique, quand j’avais envie de mettre des coups de pieds au cul il me répondait « président ça sert à rien de t’énerver, je m’occupe de tout et puis tu vas te faire mal aux pieds y en a qui ont le cul très très dur »
On avait par la suite imaginé de rapprocher le Golf et le Rugby, Le GEDA et Le CABBBG.
Nous avons passé des moments exceptionnels. Je me souviens d’un déplacement à Agen pour la finale de la montée en Top14 remportée par nos protégés face à Albi. Le GEDA conquis par l’aventure avait suivi en masse.
Nous avions fait route ensemble avec Patrick. Le match se termine on envahit la pelouse, pris d’un délire un brin alcoolisé, je balance les clefs de la bagnole sur le terrain en criant « aujourd’hui est un jour de gloire nous rentrons à pieds » Laurent MARTY avec qui je parlais, hilare, et Patrick complètement effaré « Président tu déconnes me dit il » avant de ramper au milieu de la foule pour récupérer les clefs qu’on ne retrouvera jamais. Résultat, après le passage d’usage au bar de la Poste dont on sort rarement étanche, retour en stop.
Le lendemain on reviendra, morts de rire tout les deux, avec sa vielle guimbarde récupérer la mienne.
Il y en a eu tellement des histoires, lors des déplacements à Bayonne à Toulouse ou Brive dont il était souvent l’organisateur.
En dépit des apparences, Patrick pouvait être un déconneur. Il avait été ¾ centre il aurait pu être ½ de mêlée. L’animal était malin, taquin, il savait mettre le feu et se barrer après, un artiste je vous dis.
Nous pourrions parler de Patrick pendant des heures tant il, y aurait de choses à dire.
Pour ma part, au delà des moments privilégiés que nous avons partagés ensemble, je retiendrais sa présence, son élégance, sa générosité, qui ont largement contribué à faire du GEDA ce qu’il est devenu. Cet espace de bonheur de partage, fondé sur l’amitié la fraternité la solidarité.
C’est ainsi que Patrick avait imaginé le GEDA.
Merci Patrick.
Nous aurions pu faire une minute de silence à sa mémoire mais c’est trop triste, je vais vous demander de vous lever et d’applaudir pendant une minute notre ami trop tôt disparu.